Un exemple de mauvaise chose dans le bon sens : la chaîne suisse de supermarchés Migros importe encore du Sahara Occidental occupé, mais elle est honnête sur le sujet envers ses clients.
Une des plus grandes chaînes de supermarchés Suisse, Migros, a annoncé en 2013 qu'elle allait mettre en place l’étiquetage Sahara Occidental à partir de 2014. Une décision maintenant en action.
La photo ci-dessous a été prise récemment dans un supermarché Migros. Remarquez comment le melon a encore un autocollant du producteur marocain, disant " Mûri au soleil du Maroc ". Migros a vu à travers l'écran de fumée du Maroc, et a mis " Westsahara " ou " Sahara Occidental " sur sa propre étiquette.
Migros importe les melons par le conglomérat franco-marocain Idyl. Cette entreprise possède des plantations au Maroc, mais aussi à Dakhla - une ville du sud du Sahara Occidental, un territoire envahi par le Maroc en 1975 et qui est partiellement occupée depuis. Le Sahara Occidental est classé par les Nations Unies comme la dernière colonie d'Afrique.
Au cours de la dernière décennie, l'agro-industrie a été en plein essor dans la région de Dakhla. Les plantations et les serres appartiennent néanmoins à des puissants marocains, des intérêts des entreprises françaises ou même au roi du Maroc, mais pas par les Sahraouis - le peuple du Sahara Occidental. Ces derniers peinent même à obtenir des emplois dans ces fermes, car les propriétaires préfèrent embaucher des travailleurs saisonniers du Maroc.
En 2012, un rapport publié par WSRW portait sur la façon dont les tomates, les melons et autres fruits cultivés à Dakhla finissent sur les rayons des supermarchés européens étiquetés comme venant du Maroc.
Quand Migros a découvert que les melons achetés à Idyl ne viennent pas du Maroc, mais du Sahara Occidental, l’entreprise n'a pas choisi de mettre fin aux importations, mais plutôt de fournir à ses clients des informations complètes sur l'origine du produit à travers un étiquetage correct.
« Migros ne montre toujours pas beaucoup de respect pour les droits des Sahraouis, ils choisissent toujours de payer aux intérêts commerciaux franco-marocain pour les produits cultivés sur des terres occupées. Mais au moins la chaîne de produits frais a la décence d’informer ses clients sur les origines des fruits, leur permettant de prendre des décisions éclairées », a déclarée Sara Eyckmans de Western Sahara Resource Watch.
Selon le Secrétariat d'Etat suisse aux Affaires économiques, la Suisse a importé 30 millions de francs suisses de fruits et légumes en provenance du Maroc en 2012. La part du lion de ces importations revient aux tomates.
Une des chaînes de supermarchés Suisse a déclaré qu'elle remplacera les étiquettes «Maroc» par «Sahara Occidental» sur les melons qui sont importés depuis le territoire occupé.
A partir de cet hiver, les supermarchés suisses vont probablement, pour la première fois, ne plus vendre des tomates du Sahara Occidental occupé.
Le rapport de Western Sahara Resource Watch renseigne sur la façon dont des produits de l'agro-industrie controversée dans le territoire occupé, se retrouvent dans les paniers de clients européens non avertis.
La chaîne de supermarchés suisse Coop affiche depuis octobre l’origine de ses tomates du Sahara Occidental.